Je préfère le préciser tout de suite, j'ai raté la trilogie de Belvaux à sa sortie en salles. Je terminais alors ma thèse de doctorat, avec tout ce que ça suppose de vie en ermite, j'étais tout simplement ailleurs. Cela explique en partie pourquoi une amie à moi a pu me faire ce beau cadeau de m'offrir le troisième volet, Après la vie, 5 ans plus tard - et comment, mes rayonnages croulant sous les DVD à voir, il me fallut encore un an pour parvenir jusqu'à celui-ci.
Donc voilà, j'ai rattrapé mon retard (et je ne parle pas seulement de l'entretien de ce blog). Je ne suis pas esplantée mais je suis incontestablement séduite.
Pascal (Gilbert Melki) aime Agnès (Dominique Blanc) qui, elle, n'aime que la morphine. Leur relation semble ne tenir que par la grâce d'un marché bancal entre eux: il lui fournit sa drogue avec régularité et elle maintient la façade de la prof de lycée socialement intégrée, de l'épouse amoureuse. Évidemment cela ne peut pas durer, ce mode de vie fait de compromis sans symétrie (du policier vis-à-vis de son éthique professionnelle, du mari en manque de tendresse vis-à-vis des trips solitaires de sa femme) et d'absences de l'un dans la réalité de l'autre (il planque pendant qu'elle se tord dans les affres du manque, elle se lie avec un bandit en cavale alors que lui se laisse émouvoir par une épouse bafouée).
Ce qui m'a captivée dans le film se niche dans ces gris, beige et blanc cassé des décors, leurs espaces épurés et comme sortis du même catalogue de design, dans les lumières blafardes au milieux desquelles glissent ces ombres d'hommes et de femmes, fantômatiques à force d'abriter leurs secrets respectifs et de réfléchir les regards des autres. Ces gens habitent les limbes qu'ils se sont choisies, et si parfois une réalité plus vivante se présente il n'est pas évident qu'ils sachent ou veuillent aller vers elle. Quelques-uns des personnages y parviendront sur la fin, mais chut....
Donc voilà, j'ai rattrapé mon retard (et je ne parle pas seulement de l'entretien de ce blog). Je ne suis pas esplantée mais je suis incontestablement séduite.
Pascal (Gilbert Melki) aime Agnès (Dominique Blanc) qui, elle, n'aime que la morphine. Leur relation semble ne tenir que par la grâce d'un marché bancal entre eux: il lui fournit sa drogue avec régularité et elle maintient la façade de la prof de lycée socialement intégrée, de l'épouse amoureuse. Évidemment cela ne peut pas durer, ce mode de vie fait de compromis sans symétrie (du policier vis-à-vis de son éthique professionnelle, du mari en manque de tendresse vis-à-vis des trips solitaires de sa femme) et d'absences de l'un dans la réalité de l'autre (il planque pendant qu'elle se tord dans les affres du manque, elle se lie avec un bandit en cavale alors que lui se laisse émouvoir par une épouse bafouée).
Ce qui m'a captivée dans le film se niche dans ces gris, beige et blanc cassé des décors, leurs espaces épurés et comme sortis du même catalogue de design, dans les lumières blafardes au milieux desquelles glissent ces ombres d'hommes et de femmes, fantômatiques à force d'abriter leurs secrets respectifs et de réfléchir les regards des autres. Ces gens habitent les limbes qu'ils se sont choisies, et si parfois une réalité plus vivante se présente il n'est pas évident qu'ils sachent ou veuillent aller vers elle. Quelques-uns des personnages y parviendront sur la fin, mais chut....