Retour sur les (re-) découvertes de l'année écoulée, de toutes les couleurs et de toutes les formes.
La madeleine de Proust: mon homme trouve très spirituel de m'offrir le coffret des DVD d'Angélique, marquise des Anges. Qu'à cela ne tienne, je les lui fait découvrir. Depuis, il comprend mieux pourquoi j'adore, au premier degré comme au second ("C'est pas possible, Jean Rochefort!!?"; "Le jeu de Michèle Mercier, c'est quelque chose!").
J'aimerais tout de même bien comprendre: Lust, caution (trop glacial pour être le moins du monde excitant, sauf à trouver sexy les gestapistes). Sex and the city, le film (non décidément, je ne peux pas comprendre les affres des fashion-victims). Les vacances de Monsieur Hulot (sans doute pas mon type de comique).
Le grand prix du chef-d'œuvre qui se regarde le nombril (au point de finir par se casser la margoulette): There will be blood, et son grand duel de cabotinage final.
Le film que quand tu rentres dedans, tu n'en sors plus: les films des frères Coen ne marchent pas à tous les coups sur moi. No country for old men fait abbbbbbsolument partie de ceux qui fonctionnent, et très bien avec ça. Comme quoi, il n'est pas besoin de pondre un "Citizen Kane reloaded" pour faire un excellent film (hhmmm?).
Le prix spécial de la grande frousse: parfois les enfants ont peur au cinéma, et parfois ils font peur. Dans Sa majesté des mouches, c'est les deux. Battle royale peut aller se rhabiller, le cauchemar graphique de Peter Brook le relègue au rang de curiosité pittoresque.
L'adaptation à faire et l'adaptation à ne pas faire: deux romans de Niven Busch ont été portés à l'écran à quelques années d'écart, l'un par King Vidor (Duel au soleil, 1946) et l'autre par Anthony Mann (Les furies, 1950). Ce dernier est une tragédie familiale sanglante (remember the Atrides?) sculptée dans des paysages noirs et blancs, portée par les interprétations bouillantes de Barbara Stanwyck (la fille) et de Walter Huston (le père), qui a pour seul tort d'être accolée à une fin furieusement pas crédible.
Le film de Vidor, comment dire? Je ne suis pas d'accord, loin s'en faut, avec toutes les opinions exprimées par Michael Powell dans son autobiographie (les deux tomes, Une vie dans le cinéma et Million dollar movie, sont disponibles auprès de l' Institut Lumière), mais il faut reconnaître que lorsqu'il décrit son dégoût devant les contorsions grotesques de Jennifer Jones lors des (interminables) scènes finales, j'y retrouve mes propres impressions.
Le film que j'ai bien fait de revoir: Ninotchka de Lubitsch. Parce que j'étais loin d'en avoir fait le tour, et qu'une large part de sa fantaisie m'avait échappée.
Le film poignant sans un poil de sentimentalisme: Kes de Ken Loach. Vous ne pourrez pas retenir vos larmes, mais ce n'est pas parce que le film sera venu vous les traire des yeux (l'anti-Von Trier, donc...).
Le film que je ne comprends pas pourquoi il n'a pas été récompensé: Cannes, ce grand mystère. Comment est-il possible que Valse avec Bachir en soit reparti sans aucune récompense? On pourra gnagnater tout ce qu'on voudra sur la pertinence d'adjoindre des images d'archive à la fin de ce film bâti autour d'une introspection à la fois intime et historique, violemment politique et identitaire (je vois ces images comme une résurgence de la mémoire du narrateur / réalisateur), c'est un film majeur sur les notions de responsabilité et de culpabilité.
L'amour impossible qui réveille en moi la midinette de base: le plus beau des films de Sirk que j'aie vu à ce jour, La ronde de l'aube. Ou encore le magnifique Rocco et ses frères. On touche au mythique et au mystique.
Le moment magique: Lino Ventura confiant la garde de ses deux petits garçons à des personnes de confiance avant de partir en cavale, dans Classe tous risques de Sautet. Juste le dos de Lino regardant partir ses enfants, et les sanglots rentrés qu'on devine entre ces deux épaules (un seul parent aux yeux secs dans la salle?).
Ou encore Vittorio Gassman qui tombe le masque lorsqu'il se croit abandonné par Agostina Belli à la fin de Parfum de femme de Dino Risi (d'ailleurs décédé peu de temps avant que je découvre le film). Juste ce moment de doute insondable qui révèle l'amour derrière la fierté.
So long: Sydney Pollack (j'ai découvert l'écrivain Karen Blixen grâce à Out of Africa, et sa relation romancée avec Denys Finch Hatton m'a marquée à jamais), Robert Mulligan (j'avais à peu près l'âge de l'héroïne de Un été en Louisiane lorsque le film est sorti en salles). Heath Ledger, le cowboy tragique incapable de vivre son amour du Secret de Brokeback Mountain. Richard Widmark: Tommy Udo, Harry Fabian et Skip McCoy se sont fait la belle avec lui. Guillaume Depardieu, l'éternel apprenti.
La madeleine de Proust: mon homme trouve très spirituel de m'offrir le coffret des DVD d'Angélique, marquise des Anges. Qu'à cela ne tienne, je les lui fait découvrir. Depuis, il comprend mieux pourquoi j'adore, au premier degré comme au second ("C'est pas possible, Jean Rochefort!!?"; "Le jeu de Michèle Mercier, c'est quelque chose!").
J'aimerais tout de même bien comprendre: Lust, caution (trop glacial pour être le moins du monde excitant, sauf à trouver sexy les gestapistes). Sex and the city, le film (non décidément, je ne peux pas comprendre les affres des fashion-victims). Les vacances de Monsieur Hulot (sans doute pas mon type de comique).
Le grand prix du chef-d'œuvre qui se regarde le nombril (au point de finir par se casser la margoulette): There will be blood, et son grand duel de cabotinage final.
Le film que quand tu rentres dedans, tu n'en sors plus: les films des frères Coen ne marchent pas à tous les coups sur moi. No country for old men fait abbbbbbsolument partie de ceux qui fonctionnent, et très bien avec ça. Comme quoi, il n'est pas besoin de pondre un "Citizen Kane reloaded" pour faire un excellent film (hhmmm?).
Le prix spécial de la grande frousse: parfois les enfants ont peur au cinéma, et parfois ils font peur. Dans Sa majesté des mouches, c'est les deux. Battle royale peut aller se rhabiller, le cauchemar graphique de Peter Brook le relègue au rang de curiosité pittoresque.
L'adaptation à faire et l'adaptation à ne pas faire: deux romans de Niven Busch ont été portés à l'écran à quelques années d'écart, l'un par King Vidor (Duel au soleil, 1946) et l'autre par Anthony Mann (Les furies, 1950). Ce dernier est une tragédie familiale sanglante (remember the Atrides?) sculptée dans des paysages noirs et blancs, portée par les interprétations bouillantes de Barbara Stanwyck (la fille) et de Walter Huston (le père), qui a pour seul tort d'être accolée à une fin furieusement pas crédible.
Le film de Vidor, comment dire? Je ne suis pas d'accord, loin s'en faut, avec toutes les opinions exprimées par Michael Powell dans son autobiographie (les deux tomes, Une vie dans le cinéma et Million dollar movie, sont disponibles auprès de l' Institut Lumière), mais il faut reconnaître que lorsqu'il décrit son dégoût devant les contorsions grotesques de Jennifer Jones lors des (interminables) scènes finales, j'y retrouve mes propres impressions.
Le film que j'ai bien fait de revoir: Ninotchka de Lubitsch. Parce que j'étais loin d'en avoir fait le tour, et qu'une large part de sa fantaisie m'avait échappée.
Le film poignant sans un poil de sentimentalisme: Kes de Ken Loach. Vous ne pourrez pas retenir vos larmes, mais ce n'est pas parce que le film sera venu vous les traire des yeux (l'anti-Von Trier, donc...).
Le film que je ne comprends pas pourquoi il n'a pas été récompensé: Cannes, ce grand mystère. Comment est-il possible que Valse avec Bachir en soit reparti sans aucune récompense? On pourra gnagnater tout ce qu'on voudra sur la pertinence d'adjoindre des images d'archive à la fin de ce film bâti autour d'une introspection à la fois intime et historique, violemment politique et identitaire (je vois ces images comme une résurgence de la mémoire du narrateur / réalisateur), c'est un film majeur sur les notions de responsabilité et de culpabilité.
L'amour impossible qui réveille en moi la midinette de base: le plus beau des films de Sirk que j'aie vu à ce jour, La ronde de l'aube. Ou encore le magnifique Rocco et ses frères. On touche au mythique et au mystique.
Le moment magique: Lino Ventura confiant la garde de ses deux petits garçons à des personnes de confiance avant de partir en cavale, dans Classe tous risques de Sautet. Juste le dos de Lino regardant partir ses enfants, et les sanglots rentrés qu'on devine entre ces deux épaules (un seul parent aux yeux secs dans la salle?).
Ou encore Vittorio Gassman qui tombe le masque lorsqu'il se croit abandonné par Agostina Belli à la fin de Parfum de femme de Dino Risi (d'ailleurs décédé peu de temps avant que je découvre le film). Juste ce moment de doute insondable qui révèle l'amour derrière la fierté.
So long: Sydney Pollack (j'ai découvert l'écrivain Karen Blixen grâce à Out of Africa, et sa relation romancée avec Denys Finch Hatton m'a marquée à jamais), Robert Mulligan (j'avais à peu près l'âge de l'héroïne de Un été en Louisiane lorsque le film est sorti en salles). Heath Ledger, le cowboy tragique incapable de vivre son amour du Secret de Brokeback Mountain. Richard Widmark: Tommy Udo, Harry Fabian et Skip McCoy se sont fait la belle avec lui. Guillaume Depardieu, l'éternel apprenti.
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