samedi 15 novembre 2008

Quantum of solace - Marc Forster, 2008


"Je veux descendre!" C'est tout ce qui m'est venu à l'esprit au bout de 5 minutes du dernier James Bond, qui selon la tradition démarre sans crier gare ni générique.



Peut-être que je vieillis, je ne sais pas, peut-être que des jeunes gens plus habitués aux films d'action à la mode n'auraient pas bronché. Je veux bien admettre tout ce qu'on voudra, reste le constat suivant: je ne supporte pas de subir un film comme si j'étais un objet oublié dans une poche au moment du grand essorage. Cette métaphore vaut ce qu'elle vaut, elle ne suggère pas que ma tête fait "drelin-drelin" lorsqu'on me secoue dans tous les sens, mais plutôt que ça ne m'amuse guère de voir passer des tas de... choses? gens? à l'écran, et de ne rien y comprendre. Sans compter que plusieurs actions sont souvent montées en alternance et leurs déroulements respectifs entrent en collision (mention spéciale pour la séquence de l'opéra à Bregenz, dont les allers et retours frénétiques entre ce qui se passe sur scène et dans la salle font irrésistiblement penser au Parrain III.... inutile de dire que la comparaison ne tourne pas à l'avantage de Forster, n'est pas Coppola qui veut). Le cerveau entre en souffrance à force d'essayer de traiter tout ce que lui envoie la rétine, et tout le monde se retrouve avec la gueule de bois à la fin.

Ceci étant dit, le film n'est pas plus bourrin qu'un autre Bond (plus sombre par contre, oui), la chanson du générique n'est pas plus inécoutable qu'une autre (j'ai même trouvé l'orchestration et le détournement des rythmes "bondiens" très intéressants), la psychologie n'est pas aussi absente que certains ont pu le dire (Bond, déjà pas un modèle de finesse dans l'excellent Casino Royale, est changé en bulldozer tueur sous l'effet de l'amertume et du désir de vengeance, sa relation mère-fils indigne avec M s'approfondit encore), le scénario en vaut un autre (j'aime bien l'ironie consistant à changer la fondation soi-disant écologiste en exploitant cynique des ressources naturelles), bien que ce soit cohérent par rapport à la tonalité du film il manque aux Bond Girls de l'espace pour exister (il en manque aussi au méchant, ce qui est autrement plus grave, je ne pense pas que les roulements de globes oculaires de Mathieu Amalric effraient grand-monde.... ses cheveux perpétuellement gras, par contre?....).

S'il n'y avait pas le filmage épileptique et le montage Parkinsonien, il n'y aurait donc rien de rhédibitoire dans ce Bond, ce pourrait être un film passable. Si seulement...

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