Le père Noël a drôlement bien fait les choses cette année, il a offert à mon homme un cadeau qui devrait transformer à jamais nos soirées...
Je t'arrête tout de suite, lecteur à l'esprit mal tourné et au demeurant trop envapé encore par les débauches réveillonnesques pour avoir compris la subtilissime allusion contenue dans le titre de ce billet (mes océans de culture sont justes suffisants pour me permettre de me souvenir de ça), je ne suis pas en train de te faire profiter de notre premier, heu, tête-à-tête (ahem) avec un sex-toy. C'est un lecteur Blu-Ray qui fut déposé sous notre sapin.
Nous avons été longs à passer à ce format, d'une part pour des raisons économiques (lecteurs comme disques BR étaient, jusqu'à récemment, absolument hors de prix) et d'autre part en raison d'un certain scepticisme natif que mon chéri et moi partageons (entre autres vices, sans lesquels il n'est de couple qui prétende durer - ah par la malepeste c'est beau ce que je dis!) envers ces innovations technologiques qui visent à i) se faire adopter comme naturellement indispensables à notre bien-être là de suite maintenant et surtout ii) nous refaire passer à la caisse pour acquérir, "en mieux", ce que nous avions déjà. Je ne sais pas pourquoi mais ce dernier point nous inquiétait particulièrement, eut égard aux quelque 1300 titres que nous possédons déjà en DVD. Nous avons donc sagement attendu que le Blu Ray soit seul survivant de la guerre des formats haute-définition, que son prix se démocratise et que, en parallèle, notre antique TV à tube cathodique décède et soit remplacée par une coquette dalle LCD... et là, comme on dit, taïaut.
Bon ceci dit nous étions conscients que racheter en format haute définition un film comme, disons, Casablanca, film intimiste, peu "visuel" dont les meilleures éditions DVD sont amplement suffisantes pour l'apprécier, ne représente aucun intérêt. En revanche il y a effectivement des films visuellement splendides auxquels le DVD rend à peine justice, et qui ne peuvent que bénéficier de ce traitement - je suis personnellement prête à vendre mon corps pantelant de cinéphile mûrissante à qui m'indiquera où me procurer des films comme 2046, Tout sur ma mère ou Beau travail en Blu Ray, si tant est que de telles éditions existent et soient à la hauteur de ce format.
Parce qu'il faut bien le dire, la comparaison DVD/BR fiche une méchante claque. Même sur un film déjà merveilleusement transféré jusqu'ici comme Là-haut (Pixar rules!): en haute définition, vous verrez jusqu'à la trame des étoffes, jusqu'au fines veines bleutées sur la peau du vieux monsieur. Ratatouille (okay, nous avons craqué pour le Coffret Prestige de la FNAC, pour le petit évidemment), même combat: le niveau de détails graphiques a été poussé à une telle perfection qu'il est possible d'identifier les mets à leur apparence. Tout le monde n'est pas Pixar ceci dit, une expérience plus récente avec une édition BR provenant d'une firme d'animation concurrente nous a démontré de manière éclatante que le supplément d'informations et de détails ne peut être visible en haute définition que dans la mesure où le film a, dès le départ, été pensé pour ce support et donc conçu avec un grand souci de la perfection technique....
Autre choc esthétique avec le coffret du Parrain (restauration Coppola): mamma mia! Je savais que j'allais retrouver là mes premiers films de chevet dans des atours de toute beauté, en regardant le premier volet je n'ai pas été déçue. Ma première approche de la trilogie n'était autre que le montage "chronologisé" pour la télévision (le troisième volet est le seul que j'ai découvert en salles). Par la suite je me suis fait offrir le coffret VHS pour mes 18 ans, que j'ai largué pour le coffret DVD il y a une petite dizaine d'années... et me voici franchissant une nouvelle étape technologique, telle la nymphe cuissue le ruisseau. Jusqu'à récemment, j'avais pour habitude de revoir les trois films au moins une fois par an, y découvrant toujours quelque chose de nouveau. C'est peu de dire que j'ai découvert un monde nouveau avec l'édition Blu Ray (le maquillage un peu léger de Brando, les détails des robes au mariage de Connie, l'intérieur de la cathédrale où a lieu le baptême final) sans pour autant perdre mes repères familiers (comme la célèbre erreur -volontaire?- de sous-titrage cannoli/cannelloni, qui me fait toujours sourire).
Bref, on se régale, et ce n'est pas fini, puisque quelques Blu Ray de chez Criterion devraient sous peu venir émoustiller nos papilles des yeux....
(Joyeux Noël!)
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